
Nous n’aimons pas les chatouilles !
Nous avions à peine eu le temps de nous rendre sur les différents piquets de grève, que notre Directeur Général, Thibaut GUILLUY nous adressait un mail, fabulateur, pour nous informer
Dans un contexte inflationniste galopant, les simples dépenses du quotidien deviennent de plus en plus difficiles pour bon nombre de travailleurs, de privés d’emploi et de retraités, reléguant aux oubliettes toute velléité d’épargne pour les projets, les coups durs ou les vieux jours.
La lente et fastidieuse progression de nos salaires et traitements s’avère nettement insuffisante pour stopper l’érosion de notre reste à vivre, nous laissant interrogatifs quant à la considération de notre employeur pour nos métiers et qualifications.
A l’occasion des Négociations Annuelles Obligatoires, notre direction générale a mis en scène tout son engagement à trouver, du côté du ministère du travail, le budget indispensable à l’augmentation significative de nos rémunérations. C’est ainsi que les NAO se sont conclues par une hausse de … 2% de nos salaires, face à une l’inflation de 4,9% (calcul INSEE) pour cette seule année ! Encore une année de recul donc.
Tandis que d’aucun se rassurent en louant les mérites d’une prime de partage de la valeur, d’autres regrettent de ne pas pouvoir, cette année encore, céder quelques RTT pour limiter la casse. Nous les comprenons bien, car quoi de plus naturel que de chercher à sauvegarder un tant soit peu son niveau de vie. Et ce n’est pas l’augmentation de x euros sur la part patronale de nos tickets restaurant qui nous permettra de payer crédits, loyers, et autres frais médicaux…
Fait aggravant, à pôle emploi comme dans nombre d’entreprises, notre rétribution est de plus en plus basée sur des primes (tutorat, partage de la valeur…) ou des avantages (tickets restaurant, chèque vacances, indemnités spécifiques…). Ces modes de rémunération approfondissent les inégalités de traitement entre les agents et ont, dans leur grande majorité, pour point commun de ne pas être soumis aux cotisations sociales : ils ne contribuent donc pas au financement de prestations qui nous sont pourtant essentielles ou qui du fait de leur gratuité contribuent à notre niveau de vie, comme l’hôpital public, les retraites, la sécurité sociale… Ainsi, chaque fois que la part de ces rémunérations, dépourvues de toute part socialisée, augmente, ce sont des financements fondamentaux qui diminuent dans la même proportion, avec des conséquences immédiates pour nous : travailler plus longtemps pour rééquilibrer les caisses de retraite, devoir financer une retraite complémentaire, adhérer à des mutuelles toujours plus chères, payer les dépassements d’honoraires dans le secteur privé…
Si l’on ajoute à cela, le fait qu’une prime ne nécessite pas d’accord des représentants des salariés pour être accordée, et pas d’avantage pour être supprimée, on comprend tout l’intérêt qu’ont les employeurs à structurer nos émoluments de la sorte.
Ainsi, années après années, le fossé s’est creusé entre le coût de la vie et notre rémunération.
La pression financière conduit les collectifs à se disloquer lorsqu’ils se trouvent soumis à l’opacité et à la subjectivité de campagnes de promotions, devenues le seul espoir d’obtenir une gratification fût-elle médiocre. Alors que les enveloppes allouées aux agences ne suffisent pas pour reconnaître le niveau de conscience professionnelle et l’investissement de chacune et chacun d’entre nous, les ELD sont confrontées à des choix cornéliens pour décider qui seront les quelques élus qui pourront s’acheter une petite dizaine de kilos de pain supplémentaire en fin de mois.
La CGT Pôle emploi n’a pas signé l’accord NAO. Comme souvent direz-vous peut être.
Bien évidemment, si nous n’avons pas signé cet accord, ce n’est pas pour nous opposer à cette progression, même minime, de 2% concernant les 3 derniers mois de cette année. Mais c’est pour faire entendre d’autres positions, que la direction n’a jamais eu l’intention d’écouter, mais dont les agents devraient avoir connaissance.
En effet si les NAO constituent un cadre de négociations dans lequel nous revendiquons une augmentation minimum des salaires de 10%, et ce pour combler un tant soit peu les reculs de niveau de vie des dernières années, Il ne s’agît là que de la partie émergée de l’iceberg.
Car nous avons à cœur d’y dénoncer la classification des grilles de salaires et traitement dont les bas coefficients et les plus petits échelons ont été rattrapés puis doublés par le SMIC, conduisant à un tassement de nos carrières. Pour s’assurer de ne plus se trouver dans cette situation, la seule réponse possible est l’indexation des salaires sur le coût de la vie.
Ce sont là des perspectives que nous souhaitons nous donner en tant que travailleurs.
Nous ne voulons pas de primes de partage de la valeur qui ont pour seul objectif de mettre en concurrence les établissements les uns avec les autres et favorisent une course à l’indicateur, trop souvent à l’origine de maltraitances institutionnelles des deux côtés du guichet. Nous ne voulons pas être contraints à revendre nos RTT, car notre temps libre n’a pas de valeur marchande.
A cela nous opposons la reconnaissance des qualifications de toutes et tous les agentes et agents dès leur entrée à Pôle emploi, avec la reprise de leur ancienneté le cas échéant, car la qualité de nos métiers, quelle que soit notre filière et notre niveau, dépend de ces qualifications et de nos expertises qu’elles fussent ou non acquise à Pôle emploi.
Animer des ateliers, prendre en charge des chantiers transversaux, assurer le tutorat de ses collègues… C’est bien de notre technicité, donc de nos qualifications qu’il s’agit. Cela doit être reconnu per nos indices et coefficients et non pas par une gratification ponctuelle.
Pour conduire à l’atteinte de ces perspectives, il faut des élus, femmes et hommes, convaincus et déterminés à les défendre vaille que vaille devant la direction et un outil d’organisation fonctionnel pour nous permettre à toutes et tous de peser sur les NAO des prochaines années en imposant un rapport de force concret.
Nous avions à peine eu le temps de nous rendre sur les différents piquets de grève, que notre Directeur Général, Thibaut GUILLUY nous adressait un mail, fabulateur, pour nous informer
Le 23 avril 2024, mobilisons nous à Béziers pour nos libertés, contre les idées d’extrême droite !!
Alors ? Cette augmentation générale des salaires et des traitements ? on la veut, ou pas ?
CGT News : édition spéciale NAO – C’est quoi la NAO, C’est la faute aux tutelles, Rapport de forces
CGT News : édition des filles de la CGT – journal de grève (féministe)
CGT News : édition du sapeur – 29 février 2024 : pas de caméra, offres illégales, MRS France travail.